Les Enfants de Carmichael -
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À cinq kilomètres d’Amiens, sur la route d’Abbeville apparaît Ailly sur Somme. La route nationale, à l’entrée de ce petit village, s’élève pour enjamber la voie ferrée laissant en contrebas les cités Carmichael. Un quartier industriel et ouvrier autrefois centre de l’activité de la commune qui aujourd’hui semble s’éteindre, à l’instar de cette route dont l’élévation et les courbures épargnent à l’oeil son appréhension. En 1983, les métiers à tisser de l’usine Carmichael filèrent leurs dernières toiles de jute et les ouvriers virent la fermeture définitive de l’usine. Alors que les bâtiments de l’entreprise, vestiges d’un passé prospère, réduits à une fonction de mémoire, tombent aujourd’hui à l’abandon, les habitats ouvriers toujours occupés contribuent à maintenir un peu de vie dans un quartier qui ne semble pas échapper à un inexorable oubli. Le tracé de la nationale en est symptomatique… La récurrence des sujets abordés par les journaux à l’approche des mois d’hiver sur l’exclusion, la précarité, les S.D.F, banalisés par le fait médiatique trouvent ici une proximité, un réalisme auquel la distance cathodique finit par ne plus sensibiliser. L’actualité furtive sur écran plat prend le relief de la vie.

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